L’Artisanat

La motivation de mes créations

Depuis l’age de bronze, l’homme n’a eu de cesse d’améliorer la qualité des métaux afin que les propriétés obtenues correspondent à l’usage demandé. La dureté, la souplesse, l’augmentation de la résistance à la corrosion, et la qualité des tranchants peuvent être obtenus par la qualité du travail de forge et des traitements thermiques.

A l’ère de la sidérurgie, par soucis de rentabilité, l’homme a cherché à remplacer le travail long de la forge par l’intégration d’autres métaux ( chrome, nickel, vanadium, manganèse etc.) pour en additionner les propriétés créant ainsi des alliages.

L’acier

L’acier est l’association du fer et du carbone. Le taux de carbone va définir en partie la dureté ou la souplesse de la lame finie. Pour l’artisan soucieux de qualité, il faut des bases sur l’allotropie de l’acier. En clair son état moléculaire en fonction de sa température. Par exemple pour l’eau avant 0 degrés c’est de la glace, entre 0 et 100 c’est liquide, après c’est de la vapeur. Cela parait simple mais on peut aussi avoir de la neige (le flocon a une organisation moléculaire différente) et la neige différents aspects (poudreuse, damée, soupe). On ne fait pas un bonhomme de neige avec des pains de glace. C’est pareil pour l’acier, chaque action doit être réalisée à une température précise liée à un état moléculaire.

Chaque métal (chrome, cobalt, vanadium etc) a son allotropie et une densité spécifique. Si vous mélangez de l’eau, de l’huile, du lait et que vous faites chauffer comment va réagir le mélange? Température d’ébullition, homogénéité du mélange, stabilité dans le temps etc. c’est pareil pour les alliages. Seules l’industrie et la sidérurgie lourde peuvent proposer ces alliages et leur traitement de manière qualitative. La technicité liée aux différents métaux met l’utilisation des alliages hors de portée de la grande majorité des artisans.

Cela exclu également de mes productions tout acier de récupération. Bien que l’idée de réutilisation, recyclage soit passionnante, le fait d’ignorer la composition exacte de sa matière première empêche des traitements thermiques précis et toute garantie.

Un coutelier qui traiterait tous les aciers de la même manière, c’est comme un cuisinier qui cuirait toutes les viandes de la même manière. C’est joli, c’est cuit. C’est bon ?

Lors de son utilisation d’un couteau pendant un repas ou dans une cuisine, il va perdre des particules en quantités infinitésimales qui vont coller aux aliments et que vous allez ingérer. Une lame fer carbone perdra des atomes de fer et de carbone qui sont dans la composition de votre organisme. Une lame en alliage diffusera ce qui la compose.

Le choix de la forge

L’acier sort de laminoir, il est étiré. Pour imager l’explication, je vais le comparer à du bois et à son veinage. Forger une forme va étirer, concentrer et serrer les fibres. Un couteau industriel est découpé, les fibres sont sectionnées à la scie ou à l’abrasif et la résistance de la pointe du tranchant ou de la soie ne dépend plus que du nombre de fibres qui le compose. La force d’une pointe dont toutes les fibres d’acier ont été concentrées au marteau est incomparable à une pointe découpée. La création d’alliages en ajoutant différents métaux à l’acier de base ne parvient toujours pas à égaler le gain qu’apporte la forge. Ne confondez pas qualité et esthétique pas toujours compatibles. Certaines réalisations bien que sublimes sont juste bonnes à étaler des rillettes. Pour contrôler le taux de carbone dans l’acier je travaille au charbon de bois, la forge à gaz décarbure l’acier.

Gardez en tête qu’un coutelier qui ne forge pas vous propose des lames qu’il a découpé (émouturées), ou des lames industrielles achetées. Là encore toutes les qualités sont possibles.

Le choix des manches

Après validation technique, de très nombreux matériaux sont utilisables pour les manches. Pour la personnalisation de votre couteau vous pouvez fournir la matière première ou choisir dans le stock de l’atelier. Les réalisations présentées sont faites dans des bois locaux (buis, olivier, robinier, chêne etc) les cornes de mouton ont été trouvées dans les Pyrénées et le bois de cerf dans les forêts girondines. Il existe des fournisseurs de tous types de matériaux pour manches, sur devis, tout ce qu’ils proposent peut être intégré à mes réalisations.

Le choix du sur mesure

La maîtrise de la forge permet toutes les créations imaginables. Nous sommes tous différents et votre couteau doit être à votre main. Je ne fabrique que des modèles uniques à vos dimensions longueur, largeur épaisseur, avec votre finition ( marques de la forge plus ou moins présentes, poli miroir à la pierre, gravures etc.… ).

Mes couteaux sont uniques, forgés à l’attention d’un client. Le temps et l’utilisation vont donner une patine spécifique. Une lame acier ( fer + carbone ) va noircir avec le temps et prendre sa patine en se chargeant de son histoire et de son utilisation.